Sommaire :
- Épidémiologie de la fièvre de Lassa
- Description clinique et symptômes
- Transmission et méthodes diagnostiques
- Prise en charge et traitement de la fièvre de Lassa
- Prévention et sensibilisation à la fièvre de Lassa
Épidémiologie de la fièvre de Lassa
La fièvre de Lassa est principalement endémique de l’Afrique de l’Ouest. En fait, on estime qu’entre 300 000 et 500 000 infections se produisent chaque année dans cette région, avec 5 000 à 10 000 cas de décès associés. L’un des plus grands défis concernant la fièvre de Lassa réside dans le manque de surveillance appropriée, rendant difficile l’établissement d’estimations précises de son incidence. Dans 80 % des cas, l’infection est asymptomatique ou entraîne seulement des symptômes légers, ce qui accentue ce problème.
Le virus de Lassa a été identifié pour la première fois en 1969, dans la ville de Lassa au Nigéria, et il doit son nom à cette localité. Actuellement, la maladie est aussi signalée dans d’autres pays comme le Bénin, la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, des zones rurales où les rongeurs souvent infectés par le virus Lassa (en particulier le rat multimammel, ou Mastomys natalensis) cohabitent fréquemment avec les habitants. Ces rongeurs peuvent excréter le virus dans leurs urines et leurs excréments, augmentant considérablement le risque de transmission.
Les épidémies sont souvent plus fréquentes durant la saison sèche, entre novembre et mai, lorsque les rongeurs cherchent des sources de nourriture rapprochées des habitations humaines. Cela entraîne un contact marqué entre l’homme et le rat, favorisant la propagation. Par exemple, en 2025, le Nigéria a déjà enregistré une augmentation notable des cas au cours des deux premières semaines de janvier, avec 89 nouveaux cas confirmés et 12 décès.
Ce qui rend l’étude de la fièvre de Lassa encore plus complexe, c’est la coexistence avec d’autres maladies infectieuses endémiques telles que le paludisme, la typhoïde et d’autres fièvres hémorragiques. Les limitations d’accès aux soins de santé dans de nombreuses zones rurales compliquent encore la situation, rendant la détection et le traitement précoces encore plus cruciaux.

Description clinique et symptômes
La fièvre de Lassa se manifeste habituellement après une période d’incubation allant de 4 à 21 jours. Les signes précurseurs de la maladie peuvent être élevés, avec l’apparition d’une fièvre, d’une fatigue extrême, de maux de tête, et parfois de douleurs musculaires, de gorge, ou thoraciques. Dans de nombreux cas, ces symptômes sont non spécifiques et sont souvent confondus avec d’autres conditions bénignes, rendant le diagnostic initial délicat.
Les patients peuvent également éprouver des manifestations gastro-intestinales tels que des vomissements, de la diarrhée et de fortes douleurs abdominales. Les choses peuvent sérieusement s’aggraver, surtout durant la deuxième semaine de la maladie, lorsque des symptômes plus sévères peuvent apparaître : œdème du visage, saignements au niveau de la bouche et du nez, ainsi qu’une atteinte neurologique. Sur le plan clinique, jusqu’à 30 % des patients survivant peuvent souffrir de séquelles, notamment de surdité.
La gravité des symptômes varie considérablement d’une personne à l’autre. Alors qu’une partie des malades peut rester asymptomatique, d’autres peuvent développer des cas critiques qui entraînent un choc, des défaillances multiviscérales, et éventuellement, la mort. Il est donc essentiel que les services de santé restent vigilants face à cette maladie, surtout dans les zones à haut risque.
- Symptômes fréquents :
- 🤒 Fièvre et malaise général
- 🩹 Maux de tête
- 🤢 Vomissements et diarrhée
- 🦠 Saignements (nez, bouche)
- 💪 Douleurs musculaires et articulaires
Transmission et méthodes diagnostiques
La transmission de la fièvre de Lassa est principalement zoonotique, ce qui signifie qu’elle provient de contact direct avec des rongeurs infectés. La contamination peut également se produire par ingestion d’aliments contaminés ou par l’inhalation de poussières. En milieux médicaux, le risque de transmission interhumaine est également présent, surtout si des mesures de prévention des infections ne sont pas appliquées correctement, par exemple lors de soins prodigués à des patients atteints.
Sur le plan du diagnostic, le virus est isolé dans des laboratoires spécialisés en biologie, et ce seulement sous des conditions de biosécurité strictes. Le diagnostic précoce et précis est nécessaire pour améliorer les chances de survie. Les tests diagnostiques typiques incluent :
- 🔬 RT-PCR pour détecter le matériel génétique du virus.
- 🦠 Tests sérologiques pour identifier les anticorps spécifiques.
- 🧪 Culture cellulaire, mais limitée à certains laboratoires.
Il est à noter que le diagnostic différentiel peut être compliqué, car la fièvre de Lassa partage des signes initiaux avec d’autres maladies, comme les fièvres typhoïdes ou hémorragiques, ce qui nécessite un haut niveau de vigilance dans le diagnostic clinique.

Prise en charge et traitement de la fièvre de Lassa
La prise en charge des patients atteints de la fièvre de Lassa nécessite des précautions rigoureuses. Les patients doivent être isolés pour éviter la transmission nosocomiale et des soins de soutien intensifs doivent être mis en place. Cela inclut souvent la réhydratation et le traitement des symptômes. Malgré l’utilisation de la ribavirine comme traitement, son efficacité n’est optimale que si administrée tôt après l’infection.
Le traitement typique inclut :
- 💧 Réhydratation pour compenser les pertes
- 💊 Administration de ribavirine par voie intraveineuse
- 👨⚕️ Antibactériens à large spectre jusqu’à confirmation du diagnostic
Dans le cadre des soins médicaux, il est essentiel de surveiller les paramètres vitaux des patients afin d’identifier une éventuelle détérioration rapide. En l’absence d’un vaccin homologué et d’un accès rapide à des soins de santé adaptés, les taux de mortalité pour les cas sévères peuvent atteindre jusqu’à 20%. Les méthodes de soutien doivent donc être bien établies dans les centres médicaux, surtout dans les zones à risque élevé.
Prévention et sensibilisation à la fièvre de Lassa
La prévention de la fièvre de Lassa repose sur plusieurs piliers, y compris la sensibilisation des populations aux risques d’infection, la mise en œuvre de mesures d’hygiène et la lutte contre les rongeurs vecteurs de la transmission. Les populations locales doivent être éduquées sur les meilleures pratiques pour éviter des contacts non sécurisés avec les animaux porteurs du virus.
Les stratégies de prévention incluent :
- 🌍 Sensibilisation des communautés sur les modes de transmission et sur les comportements à adopter.
- 🏠 Maintien de l’hygiène domestique, comme la conservation d’aliments dans des contenants hermétiques.
- ⚕️ Application des prévention des infections dans les établissements de santé.
De plus, il est crucial que les laboratoires pharmaceutiques et les institutions de recherche biomédicale intensifient leurs efforts pour développer des vaccins efficaces et des traitements pour cette maladie virale hémorragique. Parallèlement, le rôle de l’Organisation mondiale de la santé et des autres agences de santé publique demeure essentiel pour orienter des actions pertinentes, tant sur le plan national qu’international.
