Sommaire :
- Comprendre la fièvre en oncologie
- Les causes de la fièvre chez les patients cancéreux
- La chimiothérapie, l’immunothérapie et la fièvre
- Comment gérer la fièvre pendant le traitement du cancer
- L’importance de la communication avec les professionnels de santé
Comprendre la fièvre en oncologie
La fièvre est bien plus qu’une simple élévation de la température corporelle. Pour les patients atteints de cancer, elle peut devenir un indicateur critique de leur état de santé, signalant potentiellement des complications graves. Cette réaction corporelle est souvent interprétée comme un signe de lutte contre une infection, un processus naturel et complexe. Cependant, dans le cadre de l’oncologie, la fièvre peut avoir des implications bien plus lourdes que chez une personne en bonne santé.
Lorsqu’un patient atteint de cancer présente une fièvre, il s’agit de surveiller de près son état. En effet, le seuil de température anormal est fixé à 38°C. Au-delà de cette température, il est essentiel de se poser des questions et de consulter un médecin. Car dans une situation de cancer, chaque petite variation peut avoir un lien avec l’évolution de la maladie, les traitements en cours ou même des infections opportunistes.
Dans le cas des cancers solides et des hémopathies malignes, environ 60 à 80 % des patients peuvent développer une fièvre. Pour beaucoup, cela coïncide souvent avec le processus de diagnostic ou de traitement. En oncologie, ce phénomène est particulièrement préoccupant lorsque le taux de globules blancs est bas, rendant le corps moins capable de lutter contre les infections. La neutropénie, état où les globules blancs sont en dessous des niveaux normaux, augmente considérablement le risque d’infection et, par conséquent, le risque de fièvre.
Il est crucial de noter que seule la moitié des patients négatifs pour maladie infectieuse présentant de la fièvre parviennent à identifier une cause précise. Cela reflète la complexité et le caractère incertain auquel font face les professionnels de santé.

Le mécanisme de la fièvre
La fièvre résulte d’une réaction du système immunitaire qui répond généralement à des infections ou à des inflammations. Un ensemble de signaux chimiques, souvent appelés cytokines, est relâché lorsqu’une infection est présente. Ces cytokines provoquent une élévation de la température corporelle comme une tentative de l’organisme pour lutter contre l’agent pathogène. Cependant, chez les patients cancéreux, ce mécanisme normal peut être troublé. Les cellules tumorales, ainsi que les effets des traitements, peuvent engendrer une réponse fébrile anormale.
Il existe plusieurs facteurs qui contribuent à la fièvre dans ce contexte, notamment :
- La libération de mediators inflammatoires par les cellules tumorales.
- Les effets secondaires des traitements comme la chimiothérapie ou l’immunothérapie.
- Les infections secondaires dues à une immunosuppression.
Les causes de la fièvre chez les patients cancéreux
Il est intéressant d’explorer les différentes causes qui peuvent engendrer de la fièvre chez un patient atteint de cancer. Compte tenu des traitements et du diagnostic, plusieurs étiologies doivent être envisagées. Non seulement il faut écarter les infections, mais on doit aussi considérer d’autres facteurs liés au cancer lui-même.
Les infections sont de loin les causes les plus courantes de fièvre chez les patients cancéreux. Cependant, l’oncologie présente des situations uniques :
- Des produits de dégradation tumorale peuvent provoquer des fièvres persistantes sans infection réelle.
- Le stérile engendré par la chimiothérapie laisse le champ libre à des infections opportunistes qui peuvent ne pas être immédiatement identifiables.
- Les réactions aux traitements, comme les traitements biologiques qui peuvent provoquer une montée de fièvre comme effet secondaire.
Une étude a d’ailleurs révélé qu’environ 5 à 25 % des patients recevant une chimiothérapie développent une fièvre neutropénique, qui résulte d’une chute drastique des globules blancs. Ce type de fièvre est une urgence médicale. C’est pour cela que l’évaluation et le diagnostic sont cruciaux pour la bonne gestion de l’état du patient.

Signes à surveiller
Lorsque la fièvre survient, il est essentiel d’être attentif aux autres signes cliniques. Voici quelques éléments importants à surveiller :
- Frissons : signalent souvent une infection interne.
- Difficulté à respirer : cela peut indiquer une pneumonie ou une autre infection pulmonaire.
- Douloureux abdominal : peut refléter une infection abdominale comme un abcès.
- Fatigue accrue : si cette fatigue est accompagnée de fièvre, cela exigences une consultation médicale immédiate.
La chimiothérapie, l’immunothérapie et la fièvre
Les traitements oncologiques, essentiellement la chimiothérapie et l’immunothérapie, jouent un rôle prépondérant dans l’apparition de fièvre chez les patients. Ces traitements ciblent les cellules cancéreuses mais peuvent aussi affecter le système immunitaire, laissant le corps vulnérable. Par exemple, lors d’une chimiothérapie, il est courant que les médecins surveillent attentivement le taux de globules blancs, car un faible nombre peut mener à des complications graves.
La fièvre induite par la chimiothérapie devrait être considérée comme un effet indésirable potentiel. En fait, dans certaines situations, elle peut atteindre des températures allant jusqu’à 40°C. Cela peut ressembler à un tableau clinique de septicémie. Il est donc vital que les patients sous traitements soient instruits sur ce phénomène.
Lorsque d’autres signes comme des frissons ou des douleurs abdominales apparaissent, le patient doit agir rapidement. Voici quelques mesures préventives que l’on peut considérer :
- Prendre régulièrement la température pour détecter une montée.
- Informez immédiatement votre oncologue de toute élévation de la température, surtout si elle atteint 38°C.
- Consulter aux urgences si des symptômes tels que des difficultés respiratoires ou une douleur intense apparaissent.
Comment gérer la fièvre pendant le traitement du cancer
La gestion de la fièvre chez les patients cancéreux est souvent délicate, surtout en cours de traitement. Lorsque la fièvre est détectée, il est essentiel d’explorer les causes sous-jacentes en collaboration avec un médecin. Il existe des stratégies pour aider à gérer cette température élevée tout en prévenant d’éventuelles complications.
Une démarche proactive est cruciale. Les instructions suivantes peuvent aider à superviser la situation :
- Évaluer la température toutes les deux à trois heures et consigner les résultats afin d’informer le professionnel de santé.
- Hydratation : maintenir une bonne hydratation est essentiel pour éviter la déshydratation. Privilégiez l’eau, les tisanes ou les soupes.
- Repos : Assurez-vous d’avoir suffisamment de temps de récupération, de courtes siestes peuvent être bénéfiques.
- Compression froide sur le front pour aider à réduire la fièvre ou une douche tiède.
Les patients doivent également être conscients des risques liés à la fièvre, car certaines infections peuvent se propager rapidement et demander une intervention rapide. Environ 30 % des infections seraient mortelles si elles ne sont pas traitées à temps, et cela souligne l’importance de l’assistance médicale. Si votre fièvre persiste au-delà de 48 heures ou présente des symptômes sévères, n’hésitez pas à contacter votre médecin.

L’importance de la communication avec les professionnels de santé
Face à une crise de santé, la communication efficace entre le patient, les proches et l’équipe médicale est primordiale. Il est essentiel pour le patient d’informer son équipe soignante de tous les symptômes vécus, y compris la fièvre, et cela, sans hésitation.
Les médecins, les infirmiers et autres professionnels de santé sont là non seulement pour surveiller les traitements mais aussi pour apporter un soutien global au patient. La confiance signifie que le patient se sent à l’aise pour exprimer toutes ses préoccupations sans craindre d’être jugé. Les informations objectives et précises fournies par le patient permettent d’adapter les traitements et les soins aux besoins spécifiques.
Établir un parcours de soins fluide inclut aussi :
- Des visites régulières avec l’oncologue pour une surveillance continue.
- Discuter des effets secondaires des traitements et bien comprendre les mesures à prendre en cas de fièvre.
- Établir un plan d’action clair à suivre en cas de symptômes, comme la fièvre ou toute autre nouvelle douleur.
En conclusion, que vous soyez un patient ou un proche, la vigilance et la communication jouent un rôle majeur dans le parcours oncologique. Le soutien des professionnels de santé et des associations comme Thierry’s Fight apporte des dimension supplémentaires à la qualité de vie des personnes atteintes de cancer.